Les œuvres disparues

Un trésor pouvait aussi jouer le rôle de réserve monétaire mobilisable en cas de difficultés. Ainsi en 1760, lors du besoin d’argent occasionné par la guerre de Sept Ans, on envoya à la monnaie d’Amiens pour y être fondue la garniture en argent du maître-autel. Louis XV la remboursa en 1767. Entre les fontes demandées par le roi pour financer les guerres et les fontes révolutionnaires pour rembourser la colossale dette de l’État, tout ou presque est parti au creuset et, du trésor de l’Ancien Régime, fort peu subsiste aujourd’hui. La connaissance des objets aujourd’hui disparus n’est donc possible que grâce à l’étude des inventaires anciens et des rares documents iconographiques antérieurs à 1790.

Les inventaires

La garde du trésor était confiée à un trésorier chargé de tenir à jour les inventaires et de veiller sur les conditions d’utilisation des reliquaires et autres objets faisant partie du trésor. Les inventaires conservés aux Archives départementales de la Somme décrivent les objets précieux, les livres, les ornements, le mobilier et le linge qui constituaient le trésor. L’inventaire de 1347 fait état de six cents objets, celui de 1419 de mille deux cents objets.