Dalmatique brodée de laine polychrome sur damas de soie violette. © Hervé Lewandowski. Centre des monuments nationaux

Dalmatiques    

XVIIe siècle, remontage XIXe siècle
H : 100 cm ; L : 112 cm
Classées au titre des Monuments historiques le 8 février 1908
Propriété : commune de Picquigny

En forme de croix avec des manches courtes, la dalmatique est portée par les diacres et les évêques sur l’aube de la même façon que la chasuble. Elle se décline selon les couleurs du temps liturgique : le violet à l'Avent et au Carême, le blanc aux temps de Noël et de Pâques, le rouge pour les fêtes du Saint-Esprit et des saints martyrs et le vert pour le temps ordinaire.
Les deux dalmatiques de Picquigny sont brodées de laines polychromes rapportées sur un damas de soie violette. Un voile de pupitre fait également partie de l’ensemble. La tradition rapporte que Madame de Sévigné les aurait brodés elle-même mais il est plus probable qu’elle les ait fait réaliser dans un atelier réputé, vraisemblablement l’atelier des Ursulines d’Amiens. Elle les aurait offerts aux chanoines de la collégiale en souvenir de son séjour au château du 27 au 30 avril 1689.
L’ornementation des deux dalmatiques consiste en un assemblage de broderies représentant des feuilles d’acanthe, des visages sur fond noir et au centre un paysage. Dans un médaillon octogonal se dessine la silhouette de deux châteaux dans un paysage arboré. Sur un des médaillons, un cœur enflammé transpercé d’une flèche enflammée arborant le monogramme IHS rappelle que l’ordre de la Visitation est un ordre dédié, dès l’origine, au culte du Sacré-Cœur de Jésus. La grand-mère paternelle de Madame de Sévigné était sainte Jeanne de Chantal, fondatrice avec saint François de Sales de l’ordre de la Visitation en 1610.
Les deux dalmatiques ont été restaurées en 1987.

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