Chasuble brodée, XVIIIe et XIXe siècles. © Hervé Lewandowski. Centre des monuments nationaux

Chasuble, étole et manipule

XVIIIe siècle et début du XIXe siècle
Chasuble face avant : H : 110 cm ; L : 70 cm
Chasuble face arrière : H : 74 cm ; L : 65 cm
Étole H : 118 cm ; L : 20 cm
Manipule H : 47 cm ; L : 20 cm
Propriété : Association diocésaine d’Amiens

Une chasuble est un vêtement sacerdotal à deux pans et sans manche utilisé pour célébrer la messe et dont la couleur varie en fonction du cycle liturgique.
Cette chasuble est entièrement brodée sur fond de satin de soie crème. Le même décor se déploie sur les deux faces. Des guirlandes de fleurs et de fruits traitées avec naturalisme alternent avec des lignes horizontales aux larges rayures multicolores (crème, jaune-or, beige et bordeaux). Une bande d’orfrois occupe le centre de chaque face. Les colonnes ornées de fleurs, de feuilles et de palmettes sont bordées d’un galon aux motifs de torsade et de palmettes stylisées. Au bas de la bande brodée du dos sont appliqués deux blasons réunis sous une couronne princière. Il s’agit probablement des armoiries de Louise-Elizabeth, princesse de Croÿ-Havré, épouse de Louis, marquis de Tourzel. Nommée gouvernante des enfants de Louis XVI en 1789, elle participa à la fuite de Varennes. Louis XVIII lui conféra le titre de duchesse. Selon une tradition familiale, Madame de Tourzel et sa fille, la duchesse de Charost, auraient brodé cette chasuble au début du XIXe siècle mais la date paraît tardive. De plus l’examen technique de la chasuble indique que les broderies du XVIIIe siècle ont été rapportées sur le satin, cela probablement au début du XIXe siècle.
La chasuble était conservée dans la chapelle du château de Wailly, propriété de Ferdinand de Croÿ, jusqu’en 1920. Elle fut léguée à l’abbé Pierre Grey (1920-1996) qui la donna au trésor de la cathédrale en 1986. L’ensemble a été restauré en 1987.

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