Crosse en argent doré de Mgr Boudinet, réalisée par l'orfèvre Placide Poussielgue-Rusand en 1868. © Hervé Lewandowski. Centre des monuments nationaux
Crosse de Mgr Boudinet
1868
Argent doré, émaux et pierres fines
H : 186,5 cm
Œuvre de l’orfèvre parisien Placide Poussielgue-Rusand
Propriété : État
Né à Saint-Rogatien, près de La Rochelle, en 1806, Jacques-Antoine Boudinet fut nommé évêque d’Amiens en 1856 où il demeura jusqu’à sa mort en 1873. Cette crosse, œuvre de l’orfèvre parisien Placide Poussielgue-Rusand (1824-1889), fut achetée en 1868 par l’État pour Mgr Boudinet, deux ans après l’épidémie de choléra de 1866 durant laquelle la conduite du prélat avait été remarquable. Se dépensant pour le soin des malades, il accueillit l’impératrice Eugénie venue rendre visite aux cholériques à l’hôtel-Dieu d’Amiens. Cette même année, pour conjurer l’épidémie, il avait consacré son diocèse au Sacré-Cœur de Jésus.
En 1867, l’empereur autorisa l’Évêché d’Amiens à passer commande d’un important ornement pontifical à la maison Favier, pour la somme de 15 000 francs, dont 10 000 à la charge de l’État (Archives départementales de la Somme, 3 V 32 et Amiens, Archives diocésaines, DA 446, correspondance). C’est à la même époque que fut commandée la crosse.
Réalisée en argent doré selon un modèle néo-gothique, cette crosse se compose d’une hampe formée de quatre tronçons. Quatre dragons soutiennent de leur queue recourbée le nœud circulaire légèrement aplati, orné de fleurs et de rangées de perles et couronné de feuilles d’eau d’où émerge le crosseron. La volute de celui-ci, de section plate, se termine par un dragon ailé dont la gueule ouverte menace la Vierge et l’Enfant, en référence au texte de l’Apocalypse.
Une gouache peinte sur carton par E. Beaudouin nous montre Mgr Boudinet revêtu de ses ornements pontificaux, portant cette crosse (Amiens, Archives diocésaines, DA 446).
