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Calice et patène
Or
1882
H : 30 cm ; D patène : 14,4 cm
Œuvre de l’orfèvre Jean-Alexandre Chertier (1825-1890)
Classé au titre des Monuments historiques le 27 mars 1998
Propriété : État
Poinçon d’orfèvre insculpé en 1857
Poinçon hexagonal de garantie du 3e titre de l’or depuis 1838
Cette œuvre de l’orfèvre parisien Jean-Alexandre Chertier de très grande finesse se distingue par la richesse de son ornementation. Sur un pied polylobé à redents orné sur le bord de trois motifs gravés, trois statuettes représentant les vertus théologales sont assises. La Foi se reconnaît à la croix qu’elle tient de la main droite, l’Espérance à l’ancre et la Charité aux deux enfants blottis près d’elle. Entre les statuettes, sur un décor de faux filigranes, se détachent trois médaillons aux motifs de l’autel du Sacrifice, de l’Arche d’Alliance et des pains de Melchisédech.
Au-dessus du pied, constituant la tige, se trouve une statuette de saint Michel foulant le dragon. La bête est couchée sur la collerette. L’archange représenté en chevalier tient l’écu et l’épée. Ses ailes semblent soutenir la coupe. Comme le pied, la fausse-coupe présente un décor de faux filigranes ainsi que trois médaillons ronds à l’intérieur desquels sont représentés une biche s’abreuvant à une source, des oiseaux buvant à une coupe et enfin un pélican nourrissant ses petits. Sur la patène une croix ornée de végétaux est inscrite dans un cercle.
Cette œuvre a été offerte en 1882 à l’abbé Louis Mulot (1820-1899), curé-doyen de la paroisse Saint-Leu d’Amiens. Cette même année, alors que le contexte politico-religieux était des plus tendus entre catholiques et anticléricaux, l’abbé Mulot fut arrêté et emprisonné suite à une odieuse accusation soutenue par de faux témoignages. Une fois innocenté par le tribunal, une souscription publique récolta près de 4 000 francs qui permit d’offrir ce calice d’honneur à l’ecclésiastique (ce que rappellent deux inscriptions en latin et en français au niveau du pied) : « Les catholiques du diocèse d’Amiens à Monsieur l’Abbé Mulot, curé de St Leu, 3 juin-15 août 1882 », « Beati estis cum dixerint omne malum adversum vos mentientes ». Les donateurs furent généreux car l’œuvre a été réalisée en or, ce fait est suffisamment rare pour être souligné. Par son programme iconographique mêlant la Foi, l’Espérance, la Charité et saint Michel, grand triomphateur du Mal, par sa composition et par sa maîtrise technique, l’artiste a ici réalisé une œuvre de grande qualité.