L’histoire du trésor d’Amiens n’est pas celle d’un accroissement linéaire.

Les scellés révolutionnaires

Le 24 juin 1790 vit la dernière célébration de la fête de la Saint-Jean avec l’ostension du reliquaire. En août 1790, la Constitution civile du clergé était votée. Le 14 décembre de cette même année, les commissaires nommés par le Directoire du district d’Amiens se présentaient à la cathédrale pour faire l’inventaire des ornements, vases sacrés, reliquaires… Des scellés furent apposés sur les sacristies, trésors et armoires. Le procès-verbal de cet Inventaire et apposition des scellés est conservé aux archives départementales de la Somme. Les scellés furent enlevés en novembre 1793. Les reliques étaient qualifiées de « hochets du fanatisme ».

L’action de Louis-Alexandre Lescouvé

Le chef de saint Jean et d’autres reliques furent sauvés grâce au dévouement d’un homme, Louis-Alexandre Lescouvé, maître-perruquier, alors maire d’Amiens. Au péril de sa vie, il les garda chez lui pendant la Terreur. Il avait placé avec les reliques sauvées une lettre attestant et relatant tous les détails de son acte. Ce document fut trouvé sous le chef saint Jean le 31 août 1875. Aucun document ne nous renseigne sur l’estimation des objets d’or et d’argent dont la cathédrale fut dépouillée. Le chef saint Jean recouvert de son antique cristal fut remis par Lescouvé, le 29 juin 1795, à l’abbé Le Jeune. Il était posé sur le plat d’étain que Lescouvé lui avait fourni.