Statuette en albâtre de la Vierge à l’Enfant, vers 1520. © Hervé Lewandowski. Centre des monuments nationaux
Statuette de la Vierge à l’Enfant
Vers 1520, Val de Loire
Albâtre
H : 41, 7 cm ; L : 14 cm
Classée au titre des Monuments historiques le 7 mai 1986
Propriété : commune de Drucat
Cette ravissante Vierge à l’Enfant en albâtre, faussement gratifiée d’une signature « Jean Goujon » sous le socle, provient de l’église Saint-Martin de Drucat. Chaussée de fines sandales et coiffée d’un voile élégamment noué sur la nuque qui laisse flotter dans le dos de longues mèches ondulées, la Vierge est revêtue d’une robe pourvue de manches à volants, blousant légèrement à la taille et dotée au niveau des hanches d’un repli maintenu par une fine ceinture assortie d’un nœud. Sa main droite retient avec délicatesse un pan du manteau qui se déploie sur ses jambes et vient se nouer sur sa hanche gauche. L’Enfant qu’elle porte sur son bras gauche se penche légèrement vers la droite, le bras droit dirigé dans cette direction. Ces détails iconographique et vestimentaire ont permis d’apparenter la statuette à un groupe de petites figures de Vierge à l’Enfant en albâtre, réalisées en Val de Loire durant le premier tiers du XVIe siècle. Deux d’entre elles, en particulier, respectivement conservées au Louvre et au musée Thomas Dolbrée de Nantes offrent de grandes similitudes avec la Vierge de Drucat, en dépit d’une différence de facture : cette dernière affichant une certaine raideur face au contrapposto qui anime les deux autres figures. La provenance exacte de la Vierge de Drucat est inconnue, son appartenance à une lignée de statuettes, probablement issues d’un modèle commun, témoigne de la circulation des modèles au Moyen Âge. Des détériorations altèrent quelque peu l’intégrité de la statuette de Drucat, on déplore la cassure du nez de la Vierge, du pied gauche de l’Enfant et surtout la disparition de la moitié de son visage qu’une restauration a tenté de dissimuler.
Bibliographie
Geneviève Bresc-Bautier, notice sur la Vierge à l’Enfant du musée Thomas Dobrée de Nantes, dans B. de Chancel-Bardelot, P. Charron, P.-G. Girault, J.-M. Guillouët, Tours 1500, Capitale des Arts, Tours, Musée des Beaux-Arts, Paris, Somogy éditions d’art, 2012, p. 227-228, cat. 58.
