Couronne de la Vierge de Notre-Dame-de-Brebières, 1900. © Hervé Lewandowski. Centre des monuments nationaux

Couronnes de la Vierge et de l’Enfant

1900
Or et pierres précieuses
Poinçon de l’orfèvre Mellerio, dit Meller
H : 15 cm ; D : 30 cm  
H : 13 cm ; D : 14  cm
Classées au titre des Monuments historiques le 9 février 2011
Propriété : commune d’Albert

Notre-Dame-de-Brebières constitue l'un des hauts lieux de pèlerinage marial en Picardie depuis le XIe ou le XIIe siècle. Selon la tradition, dans la seconde moitié du Xe siècle, un berger s’aperçut qu’une brebis broutait toujours la même touffe d’herbe. Il frappa alors l’endroit avec sa houlette et entendit une voix lui dire : « arrête, berger, tu me blesses ! ». Creusant doucement la terre, il découvrit une statue qui portait au front la marque du coup qu’il lui avait donné. Il s’agissait d’une Vierge tenant l’Enfant avec à ses pieds une brebis. Le pèlerinage s’est développé à Albert autour de cette image. Aussi à la fin du XIXe siècle, des dons importants permirent d’ériger l’actuelle basilique de style néo-byzantin conçue par l’architecte Edmond Duthoit (1837-1889) et de faire réaliser les couronnes et un sceptre, aujourd’hui disparu. Le 19 juin 1901, en présence d’une foule en liesse, la basilique fut inaugurée et la statue miraculeuse fut couronnée par le nonce apostolique.
Pour réaliser ce travail, l'orfèvre a dû prendre en compte le fait que la statue de la Vierge portait déjà sur sa tête une couronne sculptée à même la pierre. Aussi il lui donna une forme de diadème.
De petits brins d’or massif s’entremêlent pour former une couronne de marguerites, d’épis de blé et de giroflées encadrant un médaillon avec une représentation de la découverte de la statue miraculeuse. Sur le dessus, serpentent des boutons de lys et de marguerites. L’ensemble est couronné par un lys en diamants. La couronne de l’Enfant est de moindres dimensions mais d’un soin semblable et d’une richesse égale. La qualité de ces deux pièces ne se situe pas uniquement dans la magnificence des diamants sertis mais aussi dans le travail exceptionnel de l’orfèvre joaillier Mellerio. Chaque pierre peut en effet être démontée grâce à un ingénieux système de charnière.
La maison Mellerio, fondée en 1613 est toujours en activité aujourd’hui. Elle est établie au 9, rue de la Paix à Paris.

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