Croix dorsale du XVIe siècle. © Éric Savalle. Conseil départemental de la Somme

Orfrois médiévaux

XVIe siècle  
Croix dorsale : H : 106 cm ; L : 58 cm
Colonne : H : 79 cm ; L : 15,5 cm
Classés au titre des Monuments historiques le 8 juillet 1980
Propriété : commune de Sentelie

Ces orfrois réalisés au XVIe siècle formaient la croix dorsale et la colonne d’une chasuble aujourd’hui disparue. L’orfroi est une broderie réalisée avec des fils d’or et d’argent, de soie et de laine. Il est destiné à orner les vêtements liturgiques comme la chape, la chasuble et la dalmatique. Composés de plusieurs personnages ou de scènes, les orfrois ont un rôle didactique par la représentation de saints, martyrs ou épisodes qui constituent un véritable livre ouvert pour les fidèles. Dans cet ensemble, les broderies sont de belle qualité. Les personnages sont brodés en pied dans un encadrement rectangulaire stylisé et commun à l’ensemble des bandes d’orfroi. Ils sont mis en scène sous des dais à l’instar des représentations sculptées dans les églises. Chaque dais est sommé d’un fronton triangulaire orné de rinceaux. Une coquille de style Renaissance tient lieu de voûte. Au-dessus du fronton, un ciel bleu étoilé. Aux pieds des personnages a été brodé un tapis de verdure et de fleurs stylisées.
Sur la croix dorsale, à droite, sainte Cécile est reconnaissable à l’orgue portatif qu’elle tient tandis que sainte Barbe est représentée avec son attribut, la tour dans laquelle elle a été recluse selon la volonté de son père. Au centre, saint Gilles est représenté protégeant une biche. Elle rappelle la légende hagiographique qui raconte qu’une biche poursuivie par des chasseurs est venue se coucher à ses pieds, cherchant protection. La main du saint en prière est alors transpercée par la flèche d'un chasseur qui visait l'animal. À gauche, une abbesse reconnaissable à la crosse qu’elle tient, précède sainte Catherine. L’épée et le livre qu’elle arbore permettent de l’identifier. Figurent sur la traverse verticale de la croix sainte Véronique tenant le voile avec la représentation de la Sainte Face et sainte Marguerite s’extirpant du ventre du dragon après qu’elle lui eut déchiré les entrailles à l’aide de la croix tenue dans ses mains.
Sur la colonne, l’apôtre saint Jacques le Majeur porte ses traditionnels attributs : ses vêtements de pèlerin, le bâton et la besace. Dessous figure un évêque mitré tenant la crosse qui pourrait être saint Augustin.

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