Couronne-reliquaire votive dite du Paraclet, XIVe siècle. © Hervé Lewandowski. Centre des monuments nationaux

Couronne-reliquaire votive dite du Paraclet

XIVe siècle
Argent, or, gemmes, cabochons, émaux translucides sur basse-taille, perles et cristal
H : 11 cm ; L : 20 cm
Classée au titre des Monuments historiques le 25 février 1891
Propriété : État

La couronne est formée d’un cercle d’argent doré lisse, bordé d’un double perlé et surmonté de six grandes et six petites fleurs de lys, également bordées d’un perlé. Toutes sont ornées de cabochons, grenats et perles fines dont un assez grand nombre manque. Une pierre précieuse montée en bâte à griffes cantonnée de quatre pierres serties dans des bâtes carrées orne tige et pétale de chaque fleuron. Une émeraude entourée de six perles forme une rosace sur la tige. Trois pierres vertes ornent chaque petit fleuron. Sous chaque grand fleuron est disposé un médaillon circulaire ou quadrilobé garni d’un cristal renfermant des reliques assorties d’authentiques en parchemin : « VERA CRUX ; SPINAE S[ANC]TAE CDNJC ; DE S[ANC]TE AGNE[TE], DE S[ANC]TA MARGARITA » (« Vraie Croix, Saintes Épines de la couronne de Notre Seigneur Jésus-Christ, de sainte Agnès, de sainte Marguerite ») Le médaillon de la sainte Épine, en or, muni d’une charnière, entouré de perles et de grenats, pourrait avoir été l’objet d’une restauration. Alternant avec les médaillons, des émaux translucides hexagonaux figurent des sujets profanes tels un joueur de rebec aux ailes de chauve-souris, un chien poursuivant un lièvre, un monstre à tête de femme coiffée d’un béguin, un autre à tête de femme tenant une couronne, un arbuste fleuri et enfin, un animal. Ces émaux aux couleurs vives présentent quelques lacunes. Trois chaînes de suspension laissent penser que cette couronne a pu être utilisée comme couronne votive, tout en conservant sa fonction de reliquaire. Elle aurait servi de dais au-dessus de la statue de la Vierge à l’Enfant du Paraclet, statue en pierre, datée de la fin du XIIIe siècle.
Comme la croix du Paraclet, elle provient de l’abbaye cistercienne de femmes du Paraclet, près de Boves. Les moniales l’auraient ramenée en 1648 à Amiens à l’occasion du transfert de leur couvent dans cette ville. Cachée à la Révolution, elle passa dans les mains du curé de l’église Saint-Remi d’Amiens. Celui-ci la remit en 1824 à M. d’Ainval de Braches, neveu de la dernière abbesse du Paraclet. Ses héritières, Antoinette et Pauline de Braches, la donnèrent en 1858 à Mgr Boudinet (évêque d’Amiens de 1856 à 1873) pour le trésor de la cathédrale d’Amiens.

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