Paire de bustes-reliquaires du XVIIIe siècle. © Hervé Lewandowski. Centre des monuments nationaux

Paire de bustes-reliquaires

XVIIIe siècle
Plaques d’argent et d’argent doré sur âme de bois
H : 62,5 cm
Propriété : Association diocésaine d’Amiens

Ces deux reliquaires abritaient les reliques de saint Antoine de Padoue et saint François de Borgia. Elles étaient placées dans le fenestrage au centre de chaque piédestal. Elles ont été remplacées par deux médaillons en cire représentant un Agnus Dei et un personnage de profil. Les deux saints sont représentés en buste.

Saint Antoine de Padoue, de l’ordre de saint François, fut canonisé en 1232 et déclaré docteur de l'Église en 1946. Il est ici représenté vêtu de la bure franciscaine nouée par une cordelière à trois nœuds rappelant les trois vœux de pauvreté, de chasteté et d’obéissance. Il tient un exemplaire de l’Évangile. L'Enfant Jésus lui caresse la joue.

François de Borgia était le fils aîné du duc Jean de Borgia, il était aussi arrière-petit-fils du pape Alexandre VI, le pape de tous les excès. Il reçut une éducation raffinée à la cour de l’empereur Charles-Quint. En 1542, il succéda à son père comme duc de Gandie mais après la mort de sa femme, il renonça à son duché, à sa richesse, au pouvoir, pour entrer en 1550 dans la Compagnie de Jésus fondée par saint Ignace de Loyola. Béatifié en 1624 puis canonisé en 1671, le jésuite, le livre de l’Évangile en main, est ici représenté vêtu d’un manteau et d’une soutane maintenue par une cordelière. Le crâne rappelle tel un memento mori (« souviens-toi que tu vas mourir ») sa frayeur lorsqu'il découvrit le corps en décomposition de l'impératrice Isabelle de Portugal alors qu'il allait accompagner le cercueil à Grenade. La mort de l’impératrice fut à l’origine de sa conversion. Dès lors, il décida de se consacrer à une vie de prière et de pénitence. La couronne, parfois présente sur le crâne, rappelle qu’après son retour de Grenade, il avait été nommé vice-roi de Catalogne en juin 1539.

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