Tapisserie de saint Firmin, 1612. © Hervé Lewandowski. Centre des monuments nationaux

Tapisserie

1612
Tapisserie de haute-lisse
H : 250 cm ; L : 270 cm
Classée au titre des Monuments historiques le 23 mars 1976
Propriété : État

Provenant de l’église Saint-Firmin-à-la-Porte d’Amiens, cette tapisserie faisait partie d’une tenture dédiée à l’histoire de saint Firmin, premier évêque d’Amiens. Elle représente l’entrée de saint Firmin à Amiens alors qu’il est accueilli par le sénateur Faustinien et sa famille. Des vers en partie basse relatent cet épisode. De part et d’autre de la scène sont figurées les armes des deux donateurs, Grégoire Cordelle, à deux lions affrontés tenant une cordelière, et de son épouse, Françoise de Bailly, à la fasce chargée de trois merlettes. Les saints patrons des donateurs saint Grégoire le Grand et saint François d’Assise sont représentés dans les bordures. La ville d’Amiens se dessine en arrière-plan notamment le beffroi que l’on aperçoit au centre de la fortification.
Après la Révolution, la tapisserie a été trouvée dans l’écurie d’une auberge. Restaurée, elle a été donnée vers 1850 à Mgr de Salinis (évêque d’Amiens de 1849 à 1856) qui la laissa à la cathédrale.
Cette œuvre est un des rares témoignages conservés à Amiens de la production de tapisseries de haute-lisse des XVIe et XVIIe siècles.
Les tapisseries sont réalisées avec des métiers de haute ou de basse lisse. La tapisserie de haute-lisse est tendue verticalement tandis que les métiers de basse lisse présentent une chaine horizontale. Au cours de l’histoire, plusieurs villes se sont illustrées par leur production de tapisseries : Arras, Tournai, Bruges et Bruxelles dont la notoriété domine tout au long du XVIe siècle. Au XVIIe siècle, les manufactures françaises en s’associant à des peintres tels Oudry, Boucher, Huet vont concurrencer la production flamande. La manufacture des Gobelins est créée sous le règne de Louis XIV pour produire les tapisseries destinées aux demeures royales. Celle de Beauvais fondée en 1664 répond aux commandes des particuliers et connaît son apogée au XVIIIe siècle. Enfin la manufacture d’Aubusson dont les modèles sont fortement inspirés par les Flandres connaît son âge d’or au XVIIIe siècle.

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