Chapelle en argent et macassar de l'ofrèvre Maurice Poussielgue-Rusand, réalisée pour l'ordination de l'abbé Bailleul, 1932. © Hervé Lewandowski. Centre des monuments nationaux

Chapelle (calice, patène, burettes, plateau)

1932
Argent, cristal de roche, macassar de Madagascar, relique de la Vraie Croix
Œuvre de l’orfèvre Maurice Poussielgue-Rusand (1861-1933)
H : calice : 17,5 cm ; D pied : 11,3 cm ; D patène : 28,9 cm ; H burettes : 10,5 cm
Propriété : Association diocésaine d’Amiens

Cette chapelle est celle de l’ordination de l’abbé André Bailleul (1908-1996) ordonné le 29 juin 1932. Il en a conçu le programme théologique qu’il a dédié au Christ-Roi : « du bois de la Croix à l’Eucharistie, vers la Gloire ». Pierre Ansart (1873-1941), architecte-décorateur, a dessiné le projet et l’orfèvre Maurice Poussielgue-Rusand l’a réalisé.

Les formes stylisées et géométriques de cet ensemble sont propres à l’Art déco. Sans ornementation figurative, le symbolisme tient ici une place importante. La tige en bois de macassar a été évidée de manière à y placer l’authentique de la relique de la Vraie Croix ainsi que l’autorisation spéciale du Vatican accordant la faveur d’inclure une relique dans un calice. Le nœud en forme de couronne porte autour d’un diamant l’inscription de la prophétie du roi David : « Regnavit a ligno Deus » (« Dieu a régné par le bois ») rappelant le triomphe du Seigneur par la Croix. De ce nœud partent trois supports qui soutiennent la coupe. Entre ces supports, le fragment de la Vraie Croix a été placé sous une lentille de cristal de roche.

Sous le pied, la prière rituelle de l’ancien « Suscipiat » a été gravée, elle est dite par les parents du jeune ordonné : « Que Dieu reçoive le sacrifice des mains de notre fils André Bailleul à la louange et à la gloire de son Nom pour notre meilleur bien et celui de toute sa sainte Eglise, Amiens le 29 juin 1932, Charles et Hélène ».

La patène est ornée d’un motif géométrique agrémenté de quatre fragments de bois de macassar. Au centre se lit la citation du Christ « Adveniat regnum tuum » (« Que ton règne vienne »). Sur les burettes, deux inscriptions ont également été gravées : « Da nobis per hujus aquae », « et vini mysterium » et sur le plateau « Ejus divinitatis esse consortes », ces trois inscriptions signifiant « Donne-nous par le mystère de cette eau et de ce vin de partager ta divinité ». Les anses des burettes sont emplies de bois de macassar.

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