La nature précieuse des trésors les a rendus très vulnérables au cours des siècles. En effet, au Moyen Âge et sous l’Ancien Régime les trésors d’église ont été une cible privilégiée lors des crises et des guerres. Les reliquaires et la vaisselle liturgique étaient non seulement des œuvres d’art mais aussi une réserve monétaire à laquelle on pouvait recourir en cas de besoin. Un trésor est un capital monnayable pour des moments de pénurie : le métal est alors vendu ou même fondu. La Révolution française a dépouillé et ruiné les trésors et celui d’Amiens n’a pas échappé aux fontes révolutionnaires. Ainsi, plus de 95 % de l’orfèvrerie d’Ancien Régime produite en France a disparu en raison des vols, des fontes royales, des guerres de Religion ou de la Révolution française.

La valorisation contemporaine

Ce constat nous incite d’autant plus à protéger, conserver, valoriser et rendre accessibles ces œuvres qui ont bravé les aléas du temps. En 1987, enrichi de nombreux objets déposés par les communes de la Somme, le trésor d’Amiens ouvrit au public. Fermé en 1994, il fut rouvert en 2009. La scénographie actuelle combine les aspects d’une présentation à la fois historique, thématique et didactique reposant sur une sélection de pièces remarquables illustrant la diversité des provenances et des époques. De nombreuses œuvres sont également conservées en réserves.