En 1665 le grand érudit amiénois Charles Du Fresne Du Cange (1610-1688) publia à Paris, chez Sébastien Cramoisy, le Traité historique du chef de saint Jean Baptiste. Cet ouvrage d’érudition visait à compiler ce que les auteurs anciens et modernes avaient écrit quant aux reliques de saint Jean et à leurs différentes inventions. Du Cange cherchait, en outre, à démontrer l’authenticité de la relique amiénoise.

Il fit réaliser par Jacques Lalouette une gravure au burin représentant le reliquaire amiénois. Cette gravure est extrêmement précieuse car elle est la seule, avec celle moins précise publiée par le Père Daire en 1757 (Père François Daire, Histoire de la ville d’Amiens, depuis les origines jusqu’à présent…, Paris, Veuve Delaguette, 1757, t. II, p. 118.), à nous montrer le reliquaire médiéval qui disparut lors de la Révolution. Sur le marli sont incrustées les pierres précieuses alternant avec des perles et les armes de France entourées de perles. Le cristal de roche protégeant la relique de la face est maintenu par une couronne de griffes en or. Le masque d’origine byzantine, en or émaillé, encadrant la face du Baptiste servait d’authentique à la relique lorsque celle-ci était exposée à Constantinople. Il représente le Précurseur désigné par des lettres grecques et le Christ. Cette gravure inspira l’orfèvre parisien Placide Poussielgue-Rusand (1824-1889) à qui l’on passa commande d’un nouveau reliquaire en 1876 pour remplacer le reliquaire disparu en 1792.

Traduction du titre

Caput sancti Joanni Baptistae quod asservatur et colitur in ecclesia cathedrali Ambianensi

Chef de saint Jean Baptiste qui est gardé et honoré dans l’église cathédrale d’Amiens